Depuis la mise en œuvre de l'UFLPA en juin 2022, les États-Unis empêchent l'importation de certains produits solaires en provenance de Chine.



En raison de la soi-disant UFLPA, un total de 1423 lots de modules solaires photovoltaïques d'une valeur de 2 GW ont été détenus à la frontière américaine tout au long de 2022. Récemment, le United States Customs and Border Protection (CBP) a publié des statistiques de détention liées à l'UFLPA pour 2022.



Bernreuter Research a analysé les données et, comme le CBP n'a pas fourni de données détaillées sur les marchandises ou les produits qu'il détenait, ces marchandises ont été classées comme provenant de «l'industrie électronique». Bien que la plupart des "produits électroniques" concernés par l'UFLPA soient sans aucun doute des modules solaires. Le CBP a déclaré que les données statistiques pourraient inclure d'autres produits, la valeur des marchandises détenues l'année dernière étant de 709,9 millions de dollars.



Bernreuter a déclaré que sur la base du prix par watt de NREL, cela équivaut à 2,09 GW de composants. En 2022, le prix des composants importés a fluctué entre 0,5 $ et 0,6 $ le watt. Les droits de douane et les barrières commerciales ciblant les cellules photovoltaïques limitent l'approvisionnement mondial en composants vers les États-Unis,



Il est préoccupant de constater que, selon les dernières données, au cours des deux premiers mois de 2023, 204 autres lots de marchandises (environ 410 MW de composants, d'une valeur de 134 millions de dollars) ont été retenus par les douanes américaines. De tous les produits retenus, environ 41 % ont finalement été libérés, mais 58,2 % des marchandises attendent toujours que le CBP ou les importateurs prennent des mesures, et seulement 0,8 % des marchandises retenues ont été rejetées.



Bernreuter a déclaré que d'après les données, la tendance à la détention est à la baisse, passant d'environ 1300 MW au troisième trimestre 2022 à environ 700 MW au quatrième trimestre.



La formulation de l'UFLPA vise à résoudre le problème du soi-disant travail forcé impliqué dans la production de biens (y compris les modules solaires) au Xinjiang. Elle exige des modules solaires ou des entreprises chinoises importées de Chine aux États-Unis qu'elles fournissent des "preuves claires et convaincantes" pour prouver qu'il n'y a pas de soi-disant travail forcé dans leur production, faute de quoi il leur sera interdit d'entrer aux États-Unis, qui ont a entraîné des changements dans la chaîne d'approvisionnement et le lieu de production des grands fabricants chinois.



Il existe une classification de base de données sur le site Web du CBP qui répertorie les industries dans lesquelles des produits ont été retenus. Au quatrième trimestre de 2022, la valeur des "électroniques" (voir "modules solaires") détenues était de 449 millions de dollars, alors qu'au cours de la même période, toutes les industries concernées n'avaient que 464 millions de dollars de marchandises saisies.



L'analyse de Wood Mackenzie en septembre de l'année dernière a prédit que l'UFLPA entraverait le déploiement de l'énergie solaire aux États-Unis tout au long de l'année. En fait, en plus de l'incertitude entourant les enquêtes sur les droits antidumping/compensateurs, l'UFLPA a également entraîné des pénuries d'approvisionnement en composants au cours des deux dernières années. Par la suite, cela a également entraîné un retard dans l'effet stimulant de la loi historique sur la réduction de l'inflation sur l'industrie photovoltaïque.



Avec l'accélération du développement de la fabrication nationale aux États-Unis et la croissance significative du marché solaire américain, les importateurs étrangers mettent tout en œuvre pour assurer leur chaîne d'approvisionnement, et la situation de détention pourrait s'atténuer avec le temps.



En ce qui concerne l'avenir, Bloomberg New Energy Finance a déclaré que la fourchette prévue pour la demande annuelle de modules photovoltaïques aux États-Unis entre 2025 et 2030 se situe entre 43 GW et 51 GW. Les usines en dehors de la Chine fourniront une grande quantité de silicium polycristallin pour minimiser le risque de détention à la frontière américaine. D'ici fin 2024, l'Asie du Sud-Est disposera d'une capacité de production annuelle allant jusqu'à 41 GW de cellules solaires exemptes de droits de douane, ce qui sera suffisant pour répondre à la demande photovoltaïque des États-Unis.



Nous nous attendons à ce que le prix du silicium polycristallin non produit en Chine soit supérieur d'environ 5 à 6 dollars par kilogramme à court terme, mais cette prime pourrait se dissiper en raison de la concurrence de nouvelles usines en Mongolie intérieure, au Sichuan et au Qinghai.